Face à la quantité de travail, au besoin de performer, au manque d’organisation, les étudiants pour « gagner » des heures sur une journée font souvent le choix de sacrifier leur sommeil…mais cette stratégie n’est pas toujours gagnante !

Rien ne sert d’étudier, il faut dormir à point !

Durant trois années consécutives, je suis intervenue au Lycée Gaston Berger à Lille auprès des élèves de classes préparatoires. Cet accompagnement leur avait été proposé pour les aider dans la période chargée et difficile des concours écrits et oraux.
Une des thématiques que nous avions choisies d’aborder avec leur professeur, est le sommeil. Pour deux raisons : l’accompagnement au sommeil est l’un de mes sujets de prédilection (pour moi, le sommeil est la pierre angulaire de notre santé) et le sommeil est souvent sacrifié par les étudiants pour « gagner » du temps de travail.

Mon objectif sur cet atelier était de les sensibiliser à l’importance du sommeil et de leur faire pratiquer quelques exercices simples de sophrologie qu’ils pourront réutiliser dans leur quotidien d’étudiant.

Devant la masse de travail à fournir et de connaissances à acquérir, le sommeil est souvent vu par les étudiants comme une perte de temps. Voyons ensemble pourquoi cette décision est loin d’être stratégique et est bien souvent contre-performante.

Mais à quoi ça sert de dormir ?

• Le sommeil est un temps de récupération et de régénération pour le corps c’est vrai, mais c’est aussi un moment primordial pour consolider les apprentissages. Quand on dort, le cerveau réalise des tâches stratégiques :
• il trie les informations qu’il a engrangées dans la journée et décide de celles qu’il conserve et celles qu’il “efface”.
• il “répète” les nouveaux apprentissages pour les consolider.
• il élabore des stratégies en superposant les nouveaux apprentissages et les acquis plus anciens.

Les étudiants sont surpris … “Donc, quand je dors, j’apprends?” me dit tout étonné un jeune homme.

Quel est le rythme de sommeil le plus efficace ?

Je les laisse s’exprimer librement sur ce sujet…
“il faut dormir 8h, se coucher avant 23h, se lever à 7h, ne pas faire de sieste, ne pas manger avant d’aller se coucher…”
Il faut avant tout savoir écouter et identifier son fonctionnement propre pour avoir un sommeil réparateur. Nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil et nous sommes “programmés génétiquement”. La durée, l’heure de couché et de levé idéales sont spécifiques à chaque personne et notre sommeil est d’autant plus efficace si nous respectons ce rythme.

Quelles sont les conséquences du manque de sommeil ?

Je dors 6h par nuit mais je récupère le week-end…
Le sommeil ne se stocke pas et ne se récupère pas. Ce qui est important c’est d’avoir un rythme le plus régulier possible. Le manque de sommeil en semaine va entraîner des somnolences en journée avec des déficits d’attention. La concentration n’est plus efficace en classe et il faudra fournir plus de travail pour apprendre le contenu du cours en question.

Le manque de sommeil va également avoir des effets négatifs sur l’organisme en faisant baisser les immunités, on est malades plus souvent. La sensation de faim est plus présente, du coup, on mange n’importe quoi et n’importe comment.
Comme pour un sportif de haut niveau, les deux années de classes préparatoires peuvent être comparées à un entraînement sur le long court.

Il faut savoir stratégiquement trouver l’équilibre entre les temps de travail, les moments récupération et bien sûr les temps de pause et de loisir !

le 5 mai 2020, par Laurie Alet, pour le Cèdre Bleu.